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Sécurité et radioprotection liées à l’utilisation de tunnels à bagages pour l’accueil du public

  • Photo du rédacteur: milarepa Delasag
    milarepa Delasag
  • il y a 3 jours
  • 6 min de lecture
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Contexte : cet article adresse les enjeux de sûreté (prévention des menaces introduites), de protection des travailleurs vis-à-vis des rayonnements ionisants (RX) émis par les systèmes de contrôle des bagages, et de préservation de l’environnement immédiat (espace d’accueil, mobilier, publics vulnérables). Il prend comme objets d’application les musées, établissements publics, ambassades et grands lieux d’événements (stades, salles de spectacle) en France — avec un focus sur Paris — et s’appuie sur les référentiels et recommandations français les plus récents.

1. Définition du périmètre et rappel technique

Les « tunnels à bagages » (ou « installations de contrôle des bagages par rayonnement X ») sont des systèmes d’inspection automatique qui produisent un faisceau de RX pour imager le contenu des objets sur un tapis roulant. Ils sont utilisés dans les points d’entrée pour réduire le risque d’introduction d’armes, d’explosifs ou d’autres menaces. Leur fonctionnement implique un générateur de rayons X, blindages et dispositifs de sécurité (arrêt d’urgence, interverrouillages). Les risques identifiés concernent essentiellement l’exposition externe des travailleurs et du public si les dispositifs ne sont pas conformes ou mal entretenus. INRS+1

2. Enjeux de sûreté (contrôle des menaces)

  1. Efficacité de détection : les tunnels à bagages, associés à des procédures d’accueil (palpation, contrôle visuel, palpage), augmentent la probabilité de détection d’objets dangereux aux entrées de musées, ambassades et enceintes événementielles. Les exploitants doivent documenter les performances (résolution, pénétration, débits de convoyeur) et choisir des appareils adaptés au flux de public attendu.

  2. Gestion des flux et confinement : l’implantation des dispositifs doit minimiser les embouteillages, éviter les zones d’attente prolongée à proximité immédiate de la source et prévoir des consignes/vestiaires pour les bagages volumineux afin de réduire les passages répétés au tunnel. Des exemples opérationnels figurent dans les règles d’accès de grandes salles/lieux (Accor Arena, Stade de France, musées parisiens) qui combinent consignes de dépôt et contrôles systématiques. accorarena.com+2Stade de France+2

3. Risques radiologiques et protection des travailleurs

3.1 Nature du risque

Le risque principal lié aux tunnels à bagages est l’exposition externe due à une émission de RX. Ce risque est faible si l’équipement est conçu, installé et maintenu conformément aux normes et si des dispositifs de blindage et d’interverrouillage sont en place. Cependant, des dysfonctionnements, des opérations de maintenance inadaptées ou des modifs non autorisées peuvent accroître l’exposition. INRS

3.2 Références réglementaires et principes applicables

En France, la protection des travailleurs vis-à-vis des rayonnements ionisants découle du Code du travail (transposition de la directive EURATOM 2013/59) et des recommandations techniques et fiches pratiques publiées par l’INRS ; l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, devenue ASNR selon les évolutions institutionnelles récentes) joue un rôle de contrôle et de prescription sur la radioprotection. Les exploitants d’installations de contrôle par RX doivent appliquer les principes de justification, d’optimisation et de limitation des doses. INRS+1

3.3 Documents pratiques et guides

L’INRS propose une fiche dédiée « Installations de contrôle des bagages / colis par rayonnement X » (ED 4443) qui synthétise risques, obligations réglementaires et mesures de prévention (formation, contrôles périodiques, procédures de maintenance, balisage des zones techniques). Cette fiche constitue une base de travail opérationnelle pour les responsables sécurité et hygiène. INRS

4. Mesures de prévention et de maîtrise (approche scientifique et opérationnelle)

Proposition de plan de maîtrise du risque radiologique et de sûreté pour un établissement recevant du public (ERP) :

  1. Choix de la technologie : privilégier, lorsque c’est possible et pertinent, des technologies de détection alternatives ne faisant pas appel aux RX (ex. scanners millimétriques pour le contrôle corporel). L’IRSN a formulé des recommandations en faveur d’options réduisant l’usage de RX pour certaines applications. ASNR

  2. Conformité et qualification des équipements : n’acquérir que des équipements conformes aux normes européennes et aux prescriptions nationales ; exiger certificats de conformité, mesures d’émission et notices de radioprotection du fabricant.

  3. Implantation ergonomique : positionner le tunnel et la zone d’attente pour éviter que des personnels passent de façon prolongée dans la zone d’émission ; créer un circuit visiteur clair, avec un espace d’attente suffisant, un accès direct à la consigne et des sorties d’évacuation dégagées.

  4. Protection collective et individuelle : blindages complémentaires si nécessaire, boucliers et panneaux, contrôle d’accès des zones techniques, et procédures de port d’EPI adaptées uniquement pour les opérations de maintenance (les doses reçues en exploitation normale doivent rester négligeables).

  5. Surveillance et contrôles techniques : contrôles périodiques par organisme agréé (mesures de fuite de RX, vérification des interverrouillages), procédures de maintenance certifiées, registre de contrôles et suivi des non-conformités.

  6. Formation et information : formation initiale et recyclage du personnel aux risques RX, procédures d’urgence en cas d’anomalie radiologique, et information du public sur les procédures de sécurité (surtout pour les personnes vulnérables : femmes enceintes, enfants).

  7. Dose-métrie et document unique : évaluer si des salariés sont susceptibles d’être classés « travailleurs exposés » ; le cas échéant mettre en place une dosimétrie, sinon consigner les évaluations dans le document unique d’évaluation des risques. INRS+1

5. Préservation de l’environnement immédiat et vulnérabilités non radiologiques

Au-delà de la radioprotection, l’installation de dispositifs de contrôle a des impacts sur l’environnement d’accueil : bruit, encombrement, contraintes de circulation, stress du public et du personnel. Les recommandations pratiques incluent :

  • isolement anti-bruit des ventilateurs et convoyeurs,

  • éclairage et signalétique clairs,

  • accessibilité pour personnes à mobilité réduite (PMR) sans exposition additionnelle,

  • gestion des flux pour limiter les files d’attente en extérieur ou à proximité d’œuvres sensibles (musées).

La dimension psychosociale est importante : la charge de travail et la cadence aux contrôles peuvent contribuer au surmenage des agents (problème documenté dans le secteur muséal), d’où l’importance d’organiser des rotations, pauses et d’instaurer des effectifs suffisants. Le Monde.fr

6. Liste — représentative et non exhaustive — des institutions et lieux concernés en France (avec références officielles)

Remarque méthodologique : il est impossible de lister toutes les structures accueillant du public en France ; ci-dessous figurent les principales catégories et exemples parisiens/documentés, avec liens vers les sources officielles et pages pratiques.
  • Musées nationaux et établissements culturels (ex. Louvre, Musée d’Orsay, Centre Pompidou, Musée du quai Branly) — voir le répertoire des musées nationaux gérés par le ministère de la Culture. Culture Gouvernementale+1

  • Ambassades et représentations diplomatiques (siégeant parfois dans des bâtiments à accès contrôlé ; procédures propres à chaque représentation) — annuaires et coordonnées : Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères / Annuaire des représentations étrangères et consulats. Diplomatie.gouv.fr+1

  • Stades et grandes enceintes événementielles (ex. Stade de France, Accor Arena / Paris La Défense Arena) — politiques d’accès, consignes bagages et contrôles de sécurité publiés par les gestionnaires. Stade de France+2Paris La Défense Arena+2

  • Établissements publics accueillant du public (hôtels de ville, préfectures, établissements universitaires, centres culturels) — application des règles générales de sûreté et d’hygiène. (Voir pages officielles des administrations concernées et guides INRS.) INRS

  • Musées et sites parisiens — exemples pratiques : Palais de Tokyo (règlement visite et consignes), musée du quai Branly (informations pratiques, consignes). Ces pages illustrent les politiques d’accès et dépôt d’objets. Palais de Tokyo+1

7. Gouvernance, responsabilités et contrôle externe

  • Exploitant / propriétaire du site : garant de la sécurité des personnes et de la conformité des installations (maintenance, contrôles périodiques, formation du personnel).

  • Autorités de contrôle : INRS (fiches pratiques, information et formation), ASN/ASNR (surveillance et contrôles en matière de radioprotection lors d’inspections) et, le cas échéant, services préfectoraux pour les mesures de sûreté anticriminalité. Les opérateurs doivent s’assurer d’un dialogue technique avec ces instances et documenter les inspections et actions correctives. INRS+1

8. Recommandations pratiques synthétiques (check-list pour un responsable sécurité)

  1. Exiger la documentation radiologique du fournisseur et certificats de conformité. INRS

  2. Mettre en place des contrôles de fuite RX périodiques par organisme agréé ; tenir un registre. INRS

  3. Former le personnel d’exploitation et de maintenance ; prévoir instructions spécifiques pour interventions hors-tension. INRS

  4. Évaluer l’impact organisationnel (circulation, files, pauses, effectifs) et intégrer la prévention psychosociale dans les plannings. Le Monde.fr

  5. Étudier, lorsque pertinent, des alternatives non-ionisantes pour réduire l’exposition (critère coût / performance / acceptabilité). ASNR

9. Conclusion

Les tunnels à bagages apportent une contribution notable à la sûreté des établissements recevant du public, mais ils introduisent des obligations techniques et réglementaires spécifiques liées aux rayonnements ionisants. Une gestion responsable exige la combinaison d’un équipement conforme, d’un maintien technique rigoureux, d’une organisation des flux adaptée et d’une politique de formation et de surveillance des travailleurs. Les référentiels pratiques (INRS ED 4443), les obligations du Code du travail et les contrôles des autorités (ASN / ASNR, IRSN pour l’expertise) constituent la base d’un système sûr et accepté par le public. ASNR+3INRS+3INRS+3

Sources et références officielles consultées (sélection)

  • INRS — Installations de contrôle des bagages / colis par rayonnement X (ED 4443). INRS

  • INRS — page réglementation « Rayonnements ionisants ». INRS

  • ASN / ASNR — documents d’inspection et références réglementaires (ex. rapport INSNP-BDX-2024-0015). ASN

  • IRSN — avis et rapports sur les scanners corporels et alternatives (scanners millimétriques). ASNR

  • Ministère de la Culture — liste et informations sur les musées nationaux. Culture Gouvernementale

  • Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères — annuaire des représentations étrangères et consulats / ambassades. Diplomatie.gouv.fr+1

  • Sites opérationnels : Accor Arena (FAQ et consignes), Stade de France (consignes bagages), Palais de Tokyo (règlement visite). accorarena.com+2Stade de France+2

 
 
 

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