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Radioprotection dans les Forces de Sécurité : Applications, Risques et Mesures de Prévention

  • Photo du rédacteur: milarepa Delasag
    milarepa Delasag
  • 26 août
  • 3 min de lecture
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Résumé


L'utilisation des rayonnements ionisants n'est pas limitée au domaine médical ou industriel. Les forces de sécurité — douanes, police, gendarmerie, brigades anti-drogue ou antiterroriste — emploient régulièrement des dispositifs émetteurs de rayonnements pour des opérations de détection de matières illicites, de contrôle des frontières, ou de protection contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC). Ces pratiques soulèvent des enjeux spécifiques de radioprotection pour les opérateurs et le public. Cet article analyse les principaux dispositifs utilisés, les risques d'exposition pour les utilisateurs, et les moyens de protection réglementaires et techniques.


1. Introduction


Les technologies utilisant des rayonnements ionisants sont devenues un outil indispensable pour les forces de sécurité dans leur lutte contre le trafic de drogues, d’armes ou de matières nucléaires. Les systèmes d’imagerie ou de détection mobile permettent un contrôle rapide et non intrusif, mais impliquent une gestion rigoureuse de la radioprotection. À l’inverse des environnements médicalisés, ces opérations se déroulent souvent dans des conditions de terrain variables, où la maîtrise des risques radiologiques nécessite des procédures adaptées et des formations spécifiques.


2. Dispositifs à rayonnements ionisants utilisés


2.1 Systèmes à rayons X fixes et mobiles

Utilisés pour :

  • Inspection de véhicules, conteneurs et colis

  • Contrôle aux frontières et dans les aéroports

Exemples :

  • Portiques de contrôle douanier (type Rapiscan, Smiths Detection)

  • Systèmes mobiles montés sur camions ou remorques

Rayonnements émis : Rayons X (énergie de 100 à 450 keV)


2.2 Générateurs portables de rayons X

Utilisés par les équipes d’intervention (EOD, police judiciaire) pour :

  • L’inspection d’objets suspects (bagages, colis)

  • Le désamorçage d’engins explosifs (robot + générateur X)

Rayonnements émis : faisceaux de rayons X pulsés, énergie variable


2.3 Détecteurs de rayonnements (gamma/neutroniques)

Dispositifs de détection et d’identification de sources radioactives :

  • Portiques gamma

  • Spectromètres portatifs

  • Dosimètres intégrés

Applications :

  • Lutte contre le trafic de matières nucléaires

  • Protection lors d’événements sensibles (sommet politique, stades, etc.)


3. Risques radiologiques pour les utilisateurs


3.1 Types d’exposition

  • Exposition externe due à l’utilisation des générateurs ou à la manipulation de sources scellées

  • Exposition accidentelle par fuite, mauvais positionnement ou défaillance du blindage


3.2 Niveaux de dose potentielle

Les doses reçues sont généralement faibles et ponctuelles, mais :

  • Peuvent s’accumuler en cas d’usage répété sans protection

  • Peuvent être significatives lors de la maintenance ou d’un incident


3.3 Groupes à risque

  • Agents des douanes et contrôleurs aux frontières

  • Policiers et gendarmes spécialisés (NRBC, déminage)

  • Agents de maintenance et techniciens radiologues mobiles


4. Moyens de radioprotection


4.1 Moyens techniques

  • Blindage intégré dans les équipements (plomb, tungstène)

  • Collimateurs et écrans pour réduire le champ irradié

  • Verrouillage de sécurité pour éviter les expositions involontaires

  • Systèmes à émission pulsée limitant la durée d’exposition


4.2 Moyens organisationnels

  • Zonage radiologique temporaire lors des opérations

  • Affichage et balisage (signalisation, distances minimales)

  • Plan de prévention spécifique pour chaque intervention


4.3 Moyens de surveillance

  • Dosimétrie passive (TLD, OSL) pour les agents exposés

  • Dosimétrie opérationnelle en temps réel sur les zones à risque

  • Contrôles périodiques des équipements par un organisme agréé


5. Réglementation applicable


Les forces de l’ordre utilisant des sources ou générateurs sont soumises à la réglementation française et européenne relative aux rayonnements ionisants :

  • Code du travail : protection des travailleurs exposés, articles R.4451-1 à R.4451-138

  • Code de la santé publique : gestion des sources radioactives (déclaration, autorisation, contrôle)

  • Directive 2013/59/Euratom : normes de base en radioprotection

  • Encadrement par l’ASN et l’IRSN : inspections, rapports d’événement significatif, conseils techniques


6. Formation et sensibilisation


  • Formation initiale obligatoire pour tout utilisateur de source ionisante

  • Recyclage périodique avec mises en situation sur le terrain

  • Sensibilisation à la culture de sécurité dans les unités opérationnelles


Des guides pratiques et sessions de formation sont proposés par :

  • #IRSN (formations radioprotection appliquées aux forces de sécurité)

  • #CSTAGN, #ENSP, #EOGN (formations intégrées dans les cursus militaires ou policiers)

  • Partenariats avec des organismes spécialisés (#ANSM, #ASN)


7. Conclusion


L’usage des rayonnements ionisants dans les missions de sécurité publique est une réalité quotidienne dans de nombreuses unités opérationnelles. S’il apporte des outils puissants pour la détection et la prévention, il impose également une responsabilité forte en matière de radioprotection. Une bonne connaissance des risques, une utilisation rigoureuse des équipements, et un respect strict des procédures garantissent la sécurité des utilisateurs et du public.


Références
  1. Directive 2013/59/Euratom du Conseil – normes de base en radioprotection
  2. Code du travail – Livre IV, Titre V : Prévention des risques liés aux rayonnements ionisants
  3. Autorité de sûreté nucléaire (ASN) – www.asn.fr
  4. Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) – www.irsn.fr
  5. Guide IRSN : Radioprotection des intervenants lors d’opérations de détection
  6. IAEA Safety Standards – Radiation Protection and Safety of Radiation Sources
 
 
 

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